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Le naufrage (démocrate)

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Corinne Lepage, députée européenne ADLE, vice-présidente (démissionnaire) du Modem

Ce matin, Corinne Lepage, vice-présidente fondatrice du Modem et président du mouvement écologiste Cap 21, a annoncé sa démission du parti de François Bayrou et son intention de se rapprocher d’Europe Ecologie, intentions qu’elle soumettra au vote des adhérents de Cap 21 lors de son congrès de mai prochain.

Il faut dire que la rupture était consommée depuis un certain temps déjà, l’ancienne ministre de l’environnement de Jacques Chirac et candidate à la présidentielle de 2002 marquant de plus en plus ses distances avec le leader du Modem et ce, dès le lendemain des présidentielles. Ces critiques n’étaient plus feutrées ou dissimulées comme j’ai pu le constater lors de la soirée électorale de dimanche dernier où elle se désolait du piètre score du Modem (moins de 5% des voix) mais aussi de la stratégie à courte-vue de Bayrou. Résultat des courses (et sans doute cohérente avec elle-même et dans sa réflexion), elle a préféré jeter l’éponge et quitter un navire qui est en train de couler.

François Bayrou, président du Modem, à son bureau de vote lors du premier tour des régionales, dimanche dernier

Le cas Lepage est finalement assez révélateur de la position dans laquelle se trouve François Bayrou qui semble plus isolé que jamais au sein de la maison Modem. Les critiques ne cessent de fuser notamment auprès de militants sincères qui n’ont pas attendu le naufrage et le départ de Lepage pour s’en aller vers d’autres (et meilleurs) cieux : ainsi des copains démocrates à Sciences Po Grenoble ont tout simplement préféré rejoindre d’autres partis notamment à gauche comme le Mouvement Républicain et Citoyen de Jean-Pierre Chevènement mais également le Parti socialiste (qui a dit qu’il n’était plus attractif ? MDR)

Toujours est-il qu’il s’agit là d’un véritable gâchis dans la mesure où le Modem aurait pu vraiment apporter quelque chose de neuf au sein de l’échiquier politique hexagonal même s’il faut bien avouer que le parti de Bayrou reste bien peu avantagé par un système électoral qui favorise assez nettement les deux principaux partis que sont l’UMP et le PS ainsi qu’un jeu d’alliances primordial pour exister politiquement. Les néo-centristes emmenés par Hervé Morin l’ont bien compris en préférant se rallier à Nicolas Sarkozy quitte à devenir les suppôts de l’UMP. Stratégie dont ils sont doublement bénéficiaires à l’arrivée puisque non seulement ils arrivent à avoir des élus à tous les niveaux et en nombre suffisant mais à pouvoir se constituer une base électorale nécessaire capable d’exister mais aussi rivaliser avec l’UMP le moment venu.

Corinne Lepage en compagnie de François Bayrou et de Marielle de Sarnez

François Bayrou a cru que les 18% qu’il avait réalisés à l’élection présidentielle d’avril 2007 marquerait le tremplin et l’ouverture d’une troisième voie qu’il incarnerait. La voie humaniste aurait été parfaite pour le Béarnais si seulement il n’était pas grisé par son succès de 2007 résultat d’un rejet de Royal et de Sarkozy. Une erreur de diagnostic fatale dans la mesure où il a fait l’économie d’une réflexion idéologique primordiale pour son mouvement et ce n’est pas le Manifeste humaniste – qui arrive bien tard d’ailleurs ! – qui change quoi que cela soit !

Dès lors, nul ne sait comment François Bayrou va se tirer de cette impasse mais bon, le mal est déjà fait et le député des Pyrénées-Atlantiques ne peut qu’être le seul responsable de sa propre situation. Bien dommage pour les militants sincères du Modem ! (Enfin, ceux qui restent !)


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